Vies et passions d'une Fûjôshi

Vies et passions d'une Fûjôshi

Brigitte Sauzay


Les Martyrs de Hanry-Jacques [Die Märtyrern von Henry-Jacques]

Hallo !

Ce matin, pendant le Hauptunterricht (on étudie la Première guerre mondiale), les cinq français, moi comprise, avons présenté notre Referat (c'est l'équivalent d'un exposé) sur "La France pendant la Première guerre mondiale". On avait décidé qu'en raison de notre nombre trop élevé pour garantir des conditions de travail d'équipe optimales, on choisirait chacun un sous-thème pour faire un mini Referat.

Damien a choisi "Ein neuer Krieg" ("une nouvelle guerre", mais dans le sens de "nouveauté"), Guillaume "Die Gründe des Kriegse" ("les causes/raisons de la guerre"), Yan "Die Folgen des Krieges" ("les conséquences de la guerre"), Guilhelm "Die französiche Waffen" ("les armes françaises"), et moi "Les Martyrs de Henry-Jacques", un poème français sur la Première guerre mondiale que j'ai entièrement traduit. Avec l'aide de mon Wörterbuch (dictionnaire), de Google Tranduction et de la petite sœur de ma correspondante, mais quand même.

Et comme je suis pas peu fière de ce que j'ai fait et que j'y ai passé beaucoup de temps, j'ai décidé de le partager sur mon blog. Après tout, c'est mon blog. Je fais ce que je veux (ou presque) ! %D


 

 

Les Martyrs - Henry-Jacques

 

Vous qui dîtes : « Mourir, c'est le sort le plus beau »,

Et qui, sans le connaître, exaltez le tombeau,

Venez voir de plus près, dans ses affres, fidèle,

Cette mort du soldat qui vous semble si belle.

*

Un obus dans la fosse où nous sommes couchés.

De la terre, du feu, du bruit : un seul touché,

Mais celui-là, foutu ! deux éclats dans la tempe...

Le sang camoufle le visage où la mort rampe.

Rien à faire ; quelqu'un arrange un pansement,

Par habitude, ou par instinct de dévouement.

Puis comme il faut veiller pour étrangler l'attaque,

Que la guerre aux aguets farouchement nous traque,

On dépose le corps à même le talus.

C'est là qu'il agonise... un de moins, un de plus,

À qui le tour ?... L'attente ardue de la bataille

A chassé la pitié de toutes les entrailles.

Parfois un vague râle ou des mots bredouillés,

Un frisson crispe encor le visage souillé,

À la bouche tordue un peu de sang qui bave ;

La vie est cramponnée au corps comme à l'épave...

Puis quelqu'un, tout à coup se souvenant du corps,

Brusquement se détourne et dit : Un tel est mort !

*

Vingt hommes à la file au fond d'une tranchée,

Coltineurs d'explosifs sur leur tète penchée.

Tout à coup c'est la mort qui passe : un tremblement,

Un souffle rauque, un jet de flamme. En un moment

Les soldats ont fondu dans la rouge fumée,

Et la terre en sautant sur eux s'est refermée.

Quand le brouillard puant s'est enfin dégagé,

Le néant : aux débris du boyau mélangés

Des parcelles de chair et des bouts de capote.

Un bras nu, une main crispée sur une motte,

Des cheveux arrachés, de la boue et du sang.

On retrouverait d'eux, en les réunissant,

Morceaux de chair salie, de cervelle ou de moelle,

De quoi remplir à peine une moitié de toile.

*

D'un percutant soudain la sauvage folie

L'a rompu net ; son corps n'est plus qu'une charpie.

Les membres sont épars à travers le boyau

Et le ventre crevé laisse fuir ses boyaux.

La tête du martyr, d'un seul bloc arrachée,

Est allée s'aplatir au mur de la tranchée

Comme un épouvantable et grinçant mascaron.

Les cheveux roides sont rejetés sur le front.

La bouche ouverte dans la face foudroyée

Commence une clameur que la mort a broyée.

Les traits sont barbouillés de poudre jusqu'aux yeux.

La paupière est levée sur un regard vitreux.

Et ce masque, sculpté dans de la chair à gloire,

D'un effrayant rictus étarque sa peau noire,

Comme si l'homme, à l'instantané de l'éclair,

Avait vu, d'un regard, jusqu'au tond de l'enfer.

*

Et cet autre ? Le soir, de veille à son créneau,

Il s'est laissé surprendre au moment d'un assaut

Par les Flammenwerfer d'une attaque hardie.

Échevelé de pourpre et vivant incendie

Il court, mais de ses mains qui flambent peu à peu

Cherche en vain d'arracher ses vêtements de feu.

Il se tord comme un fer rouge dans une forge ;

Des cris terrifiants rissolent dans sa gorge

Qui vont épouvanter les veilleurs dans la nuit.

Il court sans savoir où, mais son bûcher le suit.

La flamme, plus puissante enfin, qui le terrasse,

Jette sur le sol cuit la flambante carcasse.

Une étouffante odeur monte, de cuir grillé.

Ce n'est plus qu'un débris tout recroquevillé.

Et ce qui fut un homme à la pensée divine

En rougeoyants charbons lentement se calcine,

Laissant, en souvenir de son destin fatal,

Un tas de cendre où luit un fragment de métal.

*

Et les autres, les millions d'autres, les dirai-je ?

À quoi bon évoquer leur funèbre cortège,

Et leur face tendue, et leurs gestes déments,

Les hommes aplatis sous les effondrements,

Les enterrés tout vifs dans les abris qui croulent,

Les fantassins fauchés par les balles en houle,

Les asphyxiés, les écrasés, les massacrés,

Les malades crachant leurs poumons déchirés,

Spectres dont le bacille épuise la poitrine.

Ceux qui mettent des mois à mourir dans leur ruine...

À quoi bon ! Ils sont trop, on ne les connaît plus.

Un monument, des mots exaltant leurs vertus.

Des fleurs et des drapeaux joyeux ! Ô morts de France,

N'est-ce pas qu'il ne faut qu'un douloureux silence

À ceux dont la jeunesse a peuplé les tombeaux ?

Que le sort des martyrs n'est pas tellement beau ?

Que la seule splendeur, qu'on ignore ou qu'on nie,

C'est d'accepter la guerre que la mort a salie ?...

 

Henry-Jacques, La symphonie héroïque, Les Belles Lettres, 1921


 

 

Die Märtyrern (Übersetzung)

 

Sie, die sagen : “Sterben ist die schönste Lage”,

Und die, ohne es zu kennen, das Grabmal begeistern,

Kommen näher, um diesen treuen Tod von dem Soldat, der ihnen so schön aussieht,

In seinen Geburtswehen zu sehen.

*

Eine Granate in den Graben, wo wir liegen.

Erde, Feuer, Lärm : ein einziger getroffen,

Aber der, hinüber ! Zwei Splitter in die Schläfe…

Das Blut tarnt das Gedicht, wo der Tod kriecht.

Nichts zu machen ; jemand macht einen Verband,

Durch Gewohnheit oder Gespür für Ergebenheit.

Dann weil wir Wache halten müssen, um den Angriff zu würgen,

weil der Krieg, der auf der Lauer liegt, uns erbittertlich jagt,

hinstellen wir den Körper auf die Böschung.

Hier agoniesiert er… ein wenig, ein mehr,

Wer ist dran ?... Das schwierige Warten der Schlacht

hat das Mitleid von alle Eingeweide verjagt.

Machmal ein unklares Röcheln oder gestemmelte Wörter,

Ein Schaudern verzerrt noch das unreine Gesicht,

Aus dem verbogenen Mund sabbert ein bißchen Blut ;

Das Leben klammert sich an den Körper wie an das Wrack…

Dann errinert jemand sich dem Körper,

Abwendet sich plötzlich und sagt : “Jemand ist tot !”

*

Zwanzig Menschen im Gänsemarsch unten in dem Graben,

Sie sammeln die Sprengstoffe auf ihren geneigten Köpfen.

Plötzlich kommt der Tod durch : ein Zittern,

ein rauer Atemzug, ein Flammenstrahl. In einem Augenblick

sind die Soldaten in den roten Rauch gestürzt,

Und die Erde schließt sich über ihnen durch einen Sprung.

Als der stinkende Nebel endlich sich lichtet,

Das Nichts : mit den Scherben des Grabens sind gemischt

Stücke von Fleisch und Spitzen von Helme.

Ein nackten Arm, eine verkrampfte Hand auf einer Erdscholle,

außgerissene Haare, Schlamm und Blut.

Wir würden von ihnen wieder finden, durch sie versammeln,

schmutzige Stücke von Fleisch, Gehirn oder Mark,

Genug, um kaum eine Häfte eines Leichentuches zu füllen.

*

Plötzlich hat der wilde Wahnsinn eines Schlägers

ihn gebrochen ; sein Körper ist in Fetzen.

Die Gliedmaßen sind durch den Schlauch verstreut

Und der geplatzte Bauch lässt seine Gedärme fliehen.

Der Kopf von dem Martyrer, der mit einem Schlag ausgerissen wurde,

Ging, um sich an der Grabenwand zu abflachen,

Wie eine entsetzliche und groteske Maske.

Die glatten Haare sind auf die Stirn gefallen.

Der offene Mund fängt in das erschlagene Gesicht

ein Geschrei an, das der Tod zerkleinert hat.

Die Gesichtzüge sind mit Pulver bis zu den Augen beschmiert.

Das Augenlid ist auf einen glasartigen Blick gehoben.

Und diese Maske, die im Ruhmfleisch gehaut wurde,

Dehnt ihre schwarze Haut in eine beängstigende Grimasse,

Als ob der Man mit einem flüchtigen Blick

In dem Blitz die Farbe der Hölle gesehen hatte.

*

Und dieser andere ? Am Abend, als er wach war,

Wurde er während einem Sturm

Von den Flammenwerfern eines kühnen Angriffs überrascht.

Zerzaust mit Purpur und lebendiger Brand,

Er rennt, aber mit seinen Händen, die nach und nach lodern,

Versucht er umsonst seine Feuerkleidung auszureißen.

Er krümmt sich wie ein rotes Eisen in einer Schmiede ;

In seinem Hals kochen furchterregende Schreie,

Die gehen in die Nacht, um die Wächter zu erschrecken.

Er rennt, ohne zu wissen wohin, aber sein Brand folgt ihn.

Die Flamme, die endlich mächtiger ist, niederschmettert ihn,

Wirft das dampfende Gerippe auf den gekochten Boden.

Ein stickiger Geruch erhebt sich, gegrilltes Leder.

Er ist nich anders als ein ganz zusammengekauerter Rückstand.

Und was war ein Man mit einem göttlichem Denken

Kalziniert sich langsam in glühender Kohle,

Lässt, als Erinnerung von seinem tödlichen Schicksal,

Ein Aschehaufen, wo ein Metallsplitter glänzt.

*

Und die anderen, die anderen Millionen, erzähle ich sie ?

Was ist der Sinn, an ihren verhängnisvollem Gefolge erinnern,

Und ihren angespannten Gesichtern, und ihren wahnsinnigen Bewegungen,

Die platten Männer unter den Einstürzen,

Die bei lebendigem Leib in die Unterschlüpfe, die zusammenbrechen, begraben wurden,

Die Infanteristen, die von dem Kugelmeer niedergemäht wurden,

Die Erstickten, die Zergequetschten, die Niedergemetzelten,

Die Kranken, die ihre gerissene Lunge spucken,

Wie Gespenster, deren die Bazille die Brust erschöpft.

Die, die nehmen Monate, um in ihrem Untergang zu sterben…

Was ist der Sinn ! Sie sind zu viel, wir kennen sie nicht mehr.

Ein Monument, Wörter, die ihren Tügende begeistern.

Blumen und glückliche Flaggen ! Oh, Tote aus Frankreich,

Ist das nicht wahr, dass man nur eine schmerzliche Stille braucht,

Zu den, deren die Jugend in Gräben gewohnt hat ?

Dass die Lage von den Märtyrern ist nicht so schön ?

Dass der einzige Glanz, den wir ignorieren oder leugnen,

Ist, den Krieg, den der Tod beschmutzt hat, zu aceptieren ?...

 

Henry-Jacques, Die heldenhafte Symphonie, Die schöne Buchstabieren, 1921


11/06/2015
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Ich bin die Herrin der Ringe [Je suis la Seigneure des Anneaux]

Hallo-Hallo !

J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer : aujourd'hui, je me suis fiancée !

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Bon, ok, blague à part, j'avais déjà mentionné l'atelier d'orfèvrerie de l'école, mais je ne me rappelle plus si j'avais déjà mentionné le fait que comme la prof de couture (la part obligatoire de "travaux manuels" actuelle de la classe 9.) ne peut pas prendre plus d'élèves qu'elle n'en a déjà, moi et trois (sur quatre) des autres français nous contentons, à mon plus grand bonheur, de l'orfèvrerie. Le professeur qui se charge de ça à l'école part dans quatre semaines au Brésil pour sa retraite (il a plus de soixante-dix ans, le bonhomme), alors on a plus que quatre séances avec lui, mais c'était vraiment une super expérience. Pas en France que j'aurais pu faire ça, en tout cas !

Regardez comme il est beau, mon anneau :

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Et c'est du véritable argent ! J'ai même le poinçon à l'intérieur : 925.

 

Pendant que j'y suis, voici quelques photos prises dans l'atelier de Goldschmied :

 

  • Des bagues non-finies ou ratées, de l'argent pas encore utilisé ou déjà recyclé, des chutes d'argent, une pince

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  • Quelques bagues faites par des élèves

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  • L'atelier et ses invités français (minus moi parce qu'il faut bien que quelqu'un prenne les photos)

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Alors, c'est pas TROP LA CLASSE ? Moi je trouve ça trop cool. =P


08/06/2015
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Chemieunterricht

Salut ~

Comme tous les articles de la catégorie "Mon Actualité", cet article ne parlera que de ma vie, et comme tous les articles de la catégorie "Brigitte Sauzay", il ne parlera que de ma vie en Allemagne. Si ça ne vous intéresse pas, allez visiter une autre catégorie ! ;)

Depuis la semaine dernière, Goethe et Schiller ont quitté le tableau de notre Hauptunterricht (littéralement "cours principal", c'est un cours à thème qui a lieu tous les jours de 8h à 9h50 pendant 3 semaines (encore une des spécialités façon Waldorf)) pour laisser place à l'amidon (Stärke), les protéines (Eiweiß), le sucre (Zucker) et la graisse (Fett). Vous l'aurez compris, après les cours de littérature allemande, on s'attaque à la chimie...

Et j'espère que vous êtes pas trop de nature jalouse, parce que le Chemieunterricht ("cours de chimie") à la sauce Waldorf a de quoi rendre vert n'importe quel élève de collège ou lycée français (et non-waldorfien, mais comme il n'y a que 10 écoles Waldorf en France...) ! Je vous présente donc :

  • le bureau/table d'expériences du professeur (le pop-corn était délicieux)


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  • le tableau et ses œuvres d'art (à la base, c'était un cours sur l'amidon, mais on a fini par parler des asperges)

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  • travaux pratiques, ou comment faire de l'art en cours de chimie

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Comme vous le voyez, la vie est dure par ici ~

À la prochaine ! (^w^)-/


12/05/2015
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Erste Spatenstich

Hallo ~

Cet article ne parlera que de moi, ma vie, mon œuvre, mon séjour en Allemagne. Donc. Si ça ne vous intéresse pas, ne vous forcez pas.

Hier, c'est à dire le mardi 28 avril 2015, la petite ville de Melle a été le témoin d'un événement historique qui restera à jamais dans la mémoire collective des habitants : Der Erste Spatenstich ( aka "la première pelleté de terre", aka "on fête le fait de commencer à creuser pour les fondations d'un nouveau bâtiment" (et Obélix ajouterait "Il sont fous ces allemands !")).

Pour être plus explicite, Die Freie Waldorfscule von Melle est trop petite (cf. "Brigitte Sauzay - Première semaine"), et ça fait trois ans qu'ils attendent d'avoir l'autorisation de construire un nouveau bâtiment sur le terrain vague juste en face de l'école. Et mardi, ils ont - enfin ! - commencé les travaux !

Il y a donc eu une cérémonie à 12h avec la presse, le Burgmeister (aka "Monsieur le maire"), tous les professeurs, tous les élèves, la secrétaire et la principale de l'école.

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Comme on peut le voir sur les photos ci-dessus, on était tous disposé en une sorte de cercle inégal... qui représente les limites du futur bâtiment. Il y a eu quelques discours, mais pas trop longs, et puis après les élèves étaient libres de faire ce qu'ils voulaient. Une matinée tranquille, en somme, surtout si on prend en compte le fait que l'heure de musique a été transformée en heure de "rangeons la salle de musique et installons y des tables pour le buffet qui aura lieu après la cérémonie".

Oh, et puis on a eu une petite fanfare, aussi !

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Les trois sont des élèves de l'école, et une des trois et ma correspondante !

Après la fanfare, il y a eu une petite chorale avec les tout petits...

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Et je crois que c'est tout concernant cette journée.

À la prochaine ! (^0^)-/


29/04/2015
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Première semaine

Bonjour !

Cet article est entièrement consacrée à ma vie, donc ceux que ça n'intéresse pas, vous pouvez passer à autre chose, je serais pas vexée. ;p

Je suis actuellement en Allemagne, plus précisément à Melle, une petite ville de Basse-saxe. Et qu'est-ce que je fais là, me diriez vous ? Eh bien, parce que j'apprends l'allemand depuis maintenant 5 ans et que l'on m'a offert la possibilité de faire un échange de trois mois avec une correspondante allemande dans le cadre d'un programme académique (nommé "Brigitte Sauzay" en l'honneur d'une personne qui a beaucoup œuvré pour les liens entre l'Allemagne et la France).

J'ai pris l'avion pour Hanovre le 17 avril et je le reprendrai le 12 juillet pour retourner chez moi, où je pourrai profiter des vacances d'été... Certes, je rate mon dernier trimestre de seconde au lycée, mais après tout qu'importe ? Ce ne sont pas les derniers mois qui comptent, et puis je suis scolarisée ici. Bon, les cours sont en allemand... mais c'est toujours ça de pris, non ?

Ah, et voici une photo de la foule d'allemands qui nous attendaient à la sortie de l'avion, juste après le hall où l'on a récupéré nos bagages... Certains (dont ma correspondante) avaient de très jolies pancartes, mais on ne les voit malheureusement pas ici (excusez la basse qualité, je l'ai prise avec mon portable) :

Arrivée à Hanovre.jpg

À propos de scolarité, l'école de ma correspondante est un peu particulière... Déjà entendu parler des écoles Waldorf ? Eh bien ma correspondante (et ses deux sœurs) sont élèves de la Waldorfschule de Melle, une petite, mignonne et pittoresque école qui couvre la scolarité de la première classe (équivalent de notre CP) à la douzième (équivalent de notre terminale). Il y a même, un peu plus loin, un Kindergarten  (équivalent de la maternelle) associé à l'école.

Waldorfschule.JPGWaldorfschule - la cours.JPG

Les classes sont doubles, sauf la 12e classe qui prépare l'Abitur (le baccalauréat) et qui a le luxe de ne partager sa salle avec aucun autre niveau. Comme le bâtiment est trop petit pour abriter tous ces élèves, la construction d'un nouveau est prévu depuis trois ans, et le premier coup de bêche sera donné mardi en grande pompe, avec le maire et la presse en VIP. Du coup, les classes 8/9, 10/11 et 12 sont logées... dans des containers.

Waldorfschule - les classes-containers.JPG

Et oui, en Allemagne comme au Japon, ce sont les profs qui se déplacent de salles en salles, et pas les élèves - sauf évidemment pour les cours spéciaux, qui nécessitent un équipement approprié. Et dans les écoles Waldorf, les cours spéciaux, ce n'est pas ce qui manque... Chaque école possède ses spécialités, et celle-ci propose des cours d'orfèvrerie, de couture et de travail de bois. En plus de ces travaux pratiques, il y a des cours de musique, de chant, et d'Eurythmie. Cette dernière est propre aux écoles Waldorf, et je dois avouer que c'est assez... particulier. En gros, c'est de la danse très portée sur la symbolique (principalement chrétienne, mais aussi de la nature), et qui a pour but de "lier" les individus dans une sorte d'harmonie musicale et corporelle. Assez étrange, donc. La dernière fois, on a même dansé sur ce poème (et sans musique) :

 

Go and be gay !

You are born in the dazzling light of day.

Go and be wise !

You are born into a world that needs new eyes.

Go and be strong !

You are born upon a world where love rights wrong.

Go and be brave !

Posses your soul that you alone can save.

 

 

* Ça a fait jaser, mais c'est bien dans le sens de joyeux (on est dans une école chrétienne, hein, quand même).

 

Et puis, bien sûr, il y a les cours de religion, mais je n'ai pas grand chose à dire là-dessus... On lit juste un livre qui explique l'Islam à travers les yeux de deux adolescents (et je comprend pas grand chose).

La famille de ma correspondante est vraiment très sympathique, et je m'entend très bien avec les trois filles et leur mère (les parents sont séparés). Sophie, ma correspondante, a quinze ans, Clara, sa petite sœur, en a douze, et Nele, l'aînée, en a dix-huit. Je m'entend également très bien avec ma classe et les trois autres français, également des brigitte-sauzayriens.

Au niveau de la langue... eh bien je comprend et me fait comprendre bien mieux que ce que je pensais ! Mon vocabulaire s'est aussi beaucoup agrandi, des verbes de cuisine (comme schneiden, couper) aux expressions orales (Das ist nicht schlimm ! Ce n'est pas grave !), en passant par les insultes (par exemple arschloch, connard) et les noms de fleurs (mon préféré étant Lövenzahn = dent de lion, c'est à dire le pissenlit).

Une première semaine plus qu'instructive, donc ! Sur ce, je vous dis à bientôt pour la suite de mes passionnantes et germaniques aventures...

Bis bald ! (^w^)-/


26/04/2015
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