Vies et passions d'une Fûjôshi

Vies et passions d'une Fûjôshi

Nouvelles


L'album photo

Une nouvelle nostalgique que j'avais publié sur mon ancien blog. J'en suis plutôt satisfaite... N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !


L'album photo

 

Elle était assise sur les tomettes, un album photo assez volumineux posé devant elle. Elle le regardait, mais ne semblait pas vraiment le voir. Son esprit était ailleurs, perdue dans des pensées et des souvenirs qu'elle était la seule à connaître.

 

Elle ne s'était jamais vraiment souciée de quoique ce soit. Elle n'avait jamais cherché à plaire aux gens, au monde. Elle n'avait jamais cherché à se lier. Elle n'avait pas de proches, seulement quelques connaissances, quelques collègues avec lesquels elle échangeait une poignée de mots à l'occasion. Jamais plus.

 

Elle n'avait pas de famille.

 

Elle n'avait pas de passion, pas de talent particulier, pas de couleur ou de saison préférée. Elle ne lisait pas beaucoup et n'écoutait pas souvent de la musique. Elle ne jouait d'aucun instrument, ne pratiquait pas de sport de façon régulière et n'aimait pas particulièrement manger. Elle ne prêtait aucune véritable attention à ses vêtements, à sa coiffure, à son langage, à la façon dont elle était perçue par les autres. Elle ne s'était jamais maquillée. Elle n'était jamais tombée amoureuse. Elle n'avait jamais placé toute sa confiance en quelqu'un, et personne ne lui avait jamais vraiment fait confiance non plus. Elle ne donnait rien au monde, et le monde ne lui donnait rien en retour.

Elle n'avait jamais eu d'accident ou de traumatisme. Elle n'avait jamais haï quelqu'un, et personne ne l'avait jamais haïe. Elle ne savait pas ce qu'étaient véritablement le malheur et la souffrance, le bonheur et l'enthousiasme. Elle n'était ni riche ni pauvre. Elle n'avait jamais étudié avec acharnement. Son métier ne l'intéressait pas et elle se foutait de tout.

Sa vie était vide.

 

 

Elle regardait l'album photo, mais l'album photo ne la regardait pas. Elle tendit une main et la posa sur la couverture rigide. Elle ne ressentit rien de particulier. Elle retira sa main et la laissa flotter au dessus de l'album, immobile. Elle n'était pas sûre d'avoir envie de regarder à l'intérieur.

 

Elle n'avait jamais eu vraiment envie de quoique ce soit.

 

Sa main se laissa tomber sur l'album, ses doigts attrapèrent le bord de la couverture. Elle ouvrit l'album photo en fermant les yeux. Ouvrit les yeux.

Elle ne ressentit rien de particulier.

 

Album photo de #####

1995 -

 

Son doigt suivit lentement le tracé de son prénom. Elle se demanda pourquoi elle l'avait gardé. Pourquoi elle l'avait ouvert. Elle ne trouva pas de réponse et tourna la page.

 

Papa et #####, 2 mois

 

Un coin de la première photo était cornée. Le bébé dans le berceau semblait heureux. L'homme qui le tenait dans ses bras aussi.

 

Maman et #####, 2 mois

 

La femme regardait tendrement le bébé qui tétait son sein, poings et paupières fermés. Elle tourna la page.

 

#####, 3 mois, découvre l'interrupteur

Le bébé souriait, le doigt sur l'interrupteur. L'homme qui la tenait la regardait faire avec amusement et tendresse.

 

#####, 4 mois, fait connaissance avec le chat des voisins

 

Sur la première photo, le bébé, perplexe, regardait un vieux chat noir avec des yeux ronds. Sur la seconde, il souriait, la main posée sur le dos du matou. Elle tourna plusieurs pages.

 

#####, 3 ans ¼, se destine à une carrière de peintre

 

Une petite fille brune aux grands yeux verts et au visage et aux mains barbouillés de peinture bleue et orange souriait à l'objectif en exhibant fièrement une grande feuille peinturlurée de couleurs vives.

 

#####, 3 ans ¼, fait une sieste dans le hamac

 

La petite fille est roulée en boule dans le creux d'un hamac aux couleurs vives. Elle suce son pouce et sert une peluche verte dans ses petits bras. Elle se rappela que la peluche était un hippopotame nommé Patoche, qui dormait actuellement dans un carton de vieilleries. Elle se leva, sortit de son appartement, descendit un escalier et ouvrit la porte de sa cave. Le carton était là, elle l'ouvrit. Patoche était borgne, mais en bonne état. Elle le sortit de la boîte, le cala sous son bras, referma le carton. Lorsqu'elle retourna dans son appartement, l'album photo était toujours ouvert à la même page. Elle se rassit en tailleur, la peluche verte entre ses jambes, et choisit une page au hasard.

 

#####, 9 ans, Clémentine & Black Jack

 

La petite fille avait grandi et ses cheveux avaient bouclés. Elle tenait la main d'une jeune fille rousse au visage mangé par les tâches de rousseur qui portait des lunettes de soleil. A ses pieds était assis un labrador noir vêtu d'un harnais, la langue pendante et le regard doux.

 

##### fête ses 10 ans en famille

 

La petite fille soufflait les bougies d'un gâteau au chocolat, un grand sourire sur le visage. La jeune fille rousse, assise à côté d'elle, applaudissait en souriant, et un homme, assis en face d'elle, levait une flûte de champagne. Elle sauta à nouveau quelques pages.

 

#####, 11 ans, se prépare pour le collège

 

La petite fille, très concentrée, semblait trier des affaires scolaires. La peluche verte était posée à côté d'elle.

 

Il n'y avait aucune photo sur la page de gauche. Elle tourna la page. Les emplacements étaient vides. Elle sauta quelques pages. Là non plus, aucune photo. Elle ferma l'album et le poussa un peu plus loin d'elle. Elle avait mal au dos à force de se pencher sur les photos. Elle attrapa Patoche dans ses bras et se laissa tomber en arrière.

 

Le plafond de son appartement était blanc, sale et fissuré. Vide. Elle le contempla pendant longtemps. Ses yeux la brûlaient et elle serrait la vieille peluche contre elle, comme quand elle était petite. Le plafond était aussi vide que sa vie. Elle ferma les yeux et se roula en boule sur le côté, le petit hippopotame contre son cœur.

 

Elle se rappela que cette peluche était un cadeau de sa tante pour ses un ans.

Elle se rappela son père.

Elle se rappela sa mère.

Elle se rappela le chat des voisins. Vieux, noir, grognon.

Elle se rappela son école. Mur jaunes, volets verts.

Elle se rappela le hamac. Couleurs vives, accroché dans le salon.

Elle se rappela Clémentine et Black Jack. Indissociables, amusants, heureux, courageux.

Elle se rappela ses anniversaires. Les bougies, les gâteaux au chocolat, les cadeaux.

Elle se rappela son collège. Petit, carré, gris, austère.

 

Elle se rappela la fin de sa famille.

 

Doucement, silencieusement, les larmes débordèrent de ses yeux. Dévalèrent ses joues. Mouillèrent Patoche et les tomettes. Elle se mit à sourire.

 

 

Elle fixait le plafond, les bras en croix, le petit hippopotame vert clair à côté de sa main droite. Elle ne savait pas combien de temps elle avait pleuré. Le plafond était aussi rempli que sa vie. Le plafond était aussi blanc que son esprit.

 

Un bruit de klaxon dans la rue la fit sursauter. Elle tourna la tête vers la fenêtre. Le ciel était d'un bleu étincelant. Elle attrapa Patoche, essuya ses joues, se leva, jeta un œil à l'album photo qui dormait sur le sol. Elle entra dans sa chambre, prit une feuille et un stylo, retourna dans le salon. Elle posa la feuille et Patoche sur le sol, décapsula le stylo.

 

Le plafond, son esprit, la feuille. Tout était blanc. Calme.

Elle sourit et commença à écrire.

 

Liste des choses à faire avant de mourir

  1. Acheter un appareil photo

 

Appareil Photo - steampunk.jpg


25/04/2015
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Le Pont

J'ai écris cette nouvelle il y a un peu plus d'un an et demi maintenant, et je l'avais envoyé au Prix Clara, un concours de nouvelles pour jeunes écrivains. Bien que faisant partie des finalistes, elle n'a pas été retenue.

Je suis très attachée à cette nouvelle, et j'espère qu'elle vous plaira aussi. N'hésitez pas à laisser un commentaire pour me dire ce que vous en pensez ! ;)


 

Le Pont

Ce n’est pas un pont connu. Ce n’est pas non plus un pont abandonné, mais il mériterait un bon coup de peinture fraîche. Il y aurait bien, également, quelques vis et boulons rouillés à changer, mais rien d’urgent. Ce n’est pas un pont très ancien, mais il n’est pas tout jeune non plus. C’est un pont comme les autres. Il déploie jour et nuit son arc métallique, même lorsque la rivière déborde et inonde son dos. C’est qu’il n’est pas très haut, ce pont, et il pleut beaucoup par ici.

 

Il n’est pas très heureux, mais il est tout de même satisfait de son statut de pont piéton. Seulement, il aimerait disposer d’un ou deux bancs, où les amoureux pourraient y échanger des mots doux, et les vieilles personnes s’y reposer et reprendre leur souffle.

 

Mais s’il n’avait qu’un vœu, un seul… ce serait d’avoir des barrières plus hautes. Parce qu’alors, peut être que l’homme de la dernière fois n’aurait pas sauté. Lorsqu’il l’avait vu arriver, voûté et abattu, le pont savait bien ce qu’il allait faire. D’abord, l’homme avait hésité, et même tenté de rebrousser chemin. Puis il avait fermé les yeux, avait pris une grande inspiration… et était tombé comme une statue de pierre, sans un bruit, sans mouvements, d’un seul bloc. Une fois dans l’eau, il avait bien essayé de rester à la surface, de nager, mais il avait fini par abandonner, et il s’était noyé. L’on ne retrouvera sans doute son corps que bien plus tard, et bien plus en aval. Peut être ne saura-t-on jamais qu’il avait sauté de ce pont-là précisément.

 

Depuis la veille, le pont ne cesse de se demander si l’homme avait une famille, et si cette famille pleurait comme pleurent les nuages en ce moment même. Il ne sait pas, le pont, et ne saura jamais, mais il n’a pas grand chose à faire, et imaginer passe le temps. Peut être cet homme avait-il perdu sa femme, ou son enfant. Peut être avait-il juste perdu son travail et n’avait pas pensé au mal qu’il infligeait aux autres. Il avait bien vu, le pont, que cet homme n’était pas mauvais. Il y avait un éclat de bonté dans ces yeux fatigués qu’il avait vus hier, et qu’il avait eu tout le temps de contempler pendant que l’homme hésitait.

 

Que font ses amis, en ce moment même ? Et sa famille ? Et ses parents à lui ? Sont-ils vivants ?

 

Et cet homme, a-t-il laissé une dernière lettre avant de sauter ? Était-ce prémédité, ou y a-t-il pensé au moment où il s’est engagé sur le pont ? Et puis, pourquoi a-t-il sauté, tout d’abord ? Était-il insatisfait, frustré, déprimé, malade, délaissé, solitaire ? Ou n’était-ce que son impression sur le vif, une impulsion égoïste après une journée fatigante ?

 

Tout cela, le pont se le demande. Et il se le demande sans cesse, sans espoir de réponses. Cela l’occupe. A cette heure de la journée, il n’y a personne dans le coin, alors le pont se relâche, se détend. Et il réfléchit. Aurait-il pu sauver cet homme ? Comment ? Il n’est qu’un pont, après tout. Qu’aurait-il pu faire ? Il ne sait pas. Et ce vieux canard, qui niche sous son pilier droit, aurait-il pu le sauver ? Peut être. C’est un canard, et les canards sont vivants. Ils respirent, naissent, mangent, vivent, communiquent, grandissent, vieillissent, et meurent. Mais pas lui. Pas le pont. Le pont, il vieillit et sera détruit un jour, mais il n’est pas vivant. Si seulement ses barrières étaient plus hautes, l’homme se serait sûrement découragé. Ou peut être que non. Peut être était-il fermement déterminé à se noyer dans la rivière et dans le reflet de la lune sur la surface de l’eau. C’est bête, tout de même, de mourir si vite. Cet homme n’a sans doute pas assez profité de la vie. Ou alors il n’a pas assez réfléchi avant de sauter.

 

Un jeune garçon arrive par ici, il s’approche du pont, l’emprunte, en parcourt la moitié et s’arrête. Il appuie ses bras croisés sur la barrière et fixe l’eau sans la voir. Le pont connaît bien ce garçon, il s’appelle Pierre, et il passe ici tous les matins pour aller au collège. Parfois, il donne rendez-vous à ses amis sur le pont. Ils se saluent, puis ils partent vers le centre ville ou vers la maison de Pierre, ou de son ami.

 

Le pont aime bien le garçon parce qu’il ne crache pas par terre et qu’il amène souvent un peu de pain pour le canard, qu’il appelle Norbert. Parfois, le garçon parle un peu avec Norbert le canard, mais Norbert ne lui répond pas. Les canards ne parlent pas comme les humains. Et ils ne s’intéressent qu’aux quignons de pain, de toute manière.

 

Mais cette fois-ci, le garçon n’a pas de pain, et il a l’air triste. Son regard se perd dans la rivière, comme s’il cherchait une étoile au fond de l’eau un peu boueuse et très trouble. Et puis, il n’a pas de parapluie, ni de veste, alors qu’il pleut. Il pleut souvent, par ici, mais rarement très fort. C’est souvent une petite bruine, un léger rideau qui rafraîchit. Mais pas aujourd’hui. Pourtant, Pierre est en jean et tee-shirt, et c’est à peine s’il tremble. Et puis, il a le dos voûté, comme celui de l’homme d’hier. Le pont trouve même que le garçon a l’air terriblement seul. Va-t-il sauter ? Non, impossible. Il est trop jeune, et trop intelligent. Mais plus le pont regarde Pierre, plus il le voit triste, froid et solitaire. Le pont prend peur. Et s’il allait bien sauter, finalement ? Il doit faire quelque chose. Il ne veut pas que le garçon cesse de donner du pain à Norbert le canard, qu’il ne passe plus par lui pour aller au collège le matin ou pour rentrer chez lui le soir.

Et puis le garçon se met à parler.

 

“Dis, le pont…”

 

Oui ? pense le pont, qui ne peut que penser.

 

“Tu m’entends ?”

 

Bien sûr, bien sûr que je t’entends.

 

Le garçon se tait, le silence n’est plus occupé que par la pluie et le vent. Pierre frissonne, et le pont frissonne avec lui.

 

“C’est… C’est d’ici qu’il a sauté, hein ?”

 

Oui. Mais un peu plus sur la gauche.

 

“C’est trop bête, hein ? De finir... comme ça, je veux dire.”

 

Oui, c’est bête.

 

“Mais moi aussi, je suis bête. Je… je ne lui ai jamais dit que, ben, que je l’aimais. Alors que c’était mon père, quand même. Et puis, c’est pas compliqué de dire à quelqu’un qu’on l’aime, non ?”

 

Je ne sais pas. Je ne l’ai jamais dit.

 

“Mais tu sais, lui non plus il ne m’a jamais dit qu’il m’aimais. Je le savais bien, bien sûr ! Mais ça fait toujours plaisir de l’entendre.”

 

Oui, sans doute.

 

Le garçon ouvre la bouche pour parler, mais finalement se tait. Il ne sait pas comment le dire. Il fixe l’eau sale et Norbert, le canard qui nage.

 

“Salut, Norbert. Désolé, vieux, j’ai oublié ton pain. J’oublie pas mal de chose depuis hier.”

 

Pourquoi donc ? pense le pont. Mais il ne peut pas le dire. Pourtant, il aurait tant de choses à raconter, lui aussi…

 

“Tu sais, Norbert, j’ai beau avoir dit du mal de lui, c’était quand même mon père, et… et, ben, je l’aimais bien, quoi. Même s’il rentrait toujours tard, qu’il buvait et qu’il était jamais là pour mon anniversaire… Au fond, j’ai beau savoir que s’il travaillait autant, c’était pour moi et pour ma mère, mais j’arrive pas à… à lui pardonner.”

 

C’est parfois difficile de pardonner.

 

“Ma mère, maintenant qu’il est plus là, elle a décidé de travailler. Elle a fait beaucoup d’études, hein, mais depuis son accident elle trouve pas de travail. En même temps, elle est en fauteuil roulant... Ses jambes ont été totalement écrasées quand le camion s’est renversé. On l’a pas amputée, mais c’est du pareil au même.”

 

Les fauteuils roulants ne peuvent pas passer sur moi, à cause des escaliers. Pourtant, j’aimerais bien qu’ils passent.

 

“Mais tu sais, le pont, je suis sûre qu’elle va y arriver. Parce que ma maman, elle est forte. Elle s’occupe de tout tout le temps, et elle me demande presque jamais de l’aider. Je l’aime beaucoup. Bien plus que mon père. Lui, il est parti tout seul, c’est pas égoïste ? Tout ce qu’il a laissé, c’est de l’argent et un bureau vide.”

 

J’aimerais rencontrer ta mère, mais elle ne peut pas venir sur moi.

 

“Je ne sais pas pourquoi je te parle, le pont. Je sais bien que tu ne répondras pas. Tu es un objet mort qui n’a jamais été vivant. Mais je t’aime bien, tu sais ?”

 

Moi aussi, je t’aime bien.

 

“Plus tard, j’aimerais construire des ponts. Des ponts si beaux que personne n’en sautera jamais, et qu’ils rendront leur joie aux hommes et aux femmes déprimés.”

 

Je suis sûr que tu réussiras. N’oublie pas de les rendre accessibles aux fauteuils roulants.

 

“Je te jure que je réussirai. Et quand j’aurai réussi, je reviendrai ici, et je déposerai des fleurs pour mon père. Parce que je l’aurai pardonné, et qu’il me manquera.”

 

C’est un beau rêve, pense le pont. Et il a envie d’avoir un rêve, lui aussi. Mais les ponts n’ont pas de rêve, alors il se contentera de celui du garçon. Et c’est déjà trop, pense-t-il.

 

“Ah, je sais comment sceller notre promesse. Attends deux minutes…”

 

Pierre fouille dans ses poches, et en sort un petit couteau suisse. Il enlève son bracelet brésilien, et, avec le couteau, il le coupe en deux.

 

“Quand je l’aurai noué, je partirai. Et je ne reviendrai que quand j’aurai respecté ma promesse.”

 

Et tandis que le garçon noue le bracelet, il laisse ses yeux pleuvoir de petites gouttes salées, qui s’ajoutent à la pluie pour dessiner des cercles sur la rivière. Et le pont, tout au fond de lui, se demande pourquoi l’homme a sauté alors qu’il avait une famille si belle.

 

Cette question, le garçon l’a posée à sa mère, lui aussi. Mais la réponse ne sera jamais plus connue que par un cadavre, et ils ne sont pas réputés pour être bavards.


25/04/2015
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